Désinformation dans les
manuels scolaires
Ce n'est pas l'exposition trop prolongée
aux ondes médiatiques qui amorce le sentiment d'antipathie envers le sionisme.
L'aversion pour le pays des Juifs est inculquée dans le cœur des écoliers,
avant même qu'ils n'aient jugé bon de s'intéresser à leur premier journal
télévisé.
Les manuels scolaires exposent presque
unanimement la renaissance de l'Etat d'Israël comme la « naissance d'une
poudrière », ou d'un « foyer de tensions durables ». En bon livres de classe
qui se respectent, ils sont illustrés de cartes en couleurs, et tout est
tellement bien présenté que le jeune lecteur ne soupçonne pas la désinformation
sous-jacente, car il a bien trop à apprendre et à retenir quand on lui fait
ingurgiter un programme qui couvre toutes les régions du globe sur une période
d'un demi-siècle et qu'il devra pour finir maîtriser pour passer son bac.
Il n'est donc pas surpris de voir que les
cartes proposées ne commencent qu'en 1947, avec le plan de partage de la
Palestine, ni du caractère indéfendable des frontières que concerne le vote des
Nations Unies. En principe, le manuel scolaire propose une seconde carte, juste
à côté de la première, avec les contours de l'Etat d'Israël, après l'agression
des pays limitrophes. Le conflit déclenché par ces derniers, en raison de leur
intolérance, a été retenu en Israël sous le nom de Guerre d'Indépendance. Comme
le lecteur peut s'y attendre, d'autres cartes illustreront dans les pages
suivantes les guerres ultérieures à la restauration de l'indépendance des
Juifs.
Seulement, voilà, aucune carte ne fait état
de ce qu'il y avait avant l'année 47, et c'est là que se cache sournoisement la
désinformation évoquée plus haut dans ces lignes. Si la déclaration Balfour est
parfois mentionnée, le texte ne précise pas que la terre promise par la
Grande-Bretagne pour l'établissement du foyer juif de Palestine s'étend sur les
deux rives du Jourdain, mais que son pouvoir s'en est dédit, a fait traîner
l'accomplissement de la promesse, et a inventé un nouveau pays, privant ainsi
Israël des quatre cinquièmes de son patrimoine géographique national. En tout
état de cause, les manuels scolaires ne montrent jamais de carte pour donner
une idée précise de cette intention. Ils ne font pas non plus état du vote de
la conférence de San Remo, en 1920, qui attribua l'administration de la
Palestine à la Grande-Bretagne, son pouvoir s'étendant de militaire à civile,
afin de lui permettre de concrétiser l'installation du foyer juif. En principe,
le Mandat Britannique était le préliminaire de l'Etat juif. Ce programme a été
confirmé par un autre vote, toujours à San Remo, en été 1922, quand la majorité
des nations se sont prononcées en faveur du renouvellement de l'indépendance de
cet Etat.
Les programmes scolaires omettent
catégoriquement, volontairement ou non, ce tournant de l'histoire. Le lecteur
honnête ne peut pas, par conséquent, ressentir l'injustice subie par les Juifs,
quand l'Angleterre, semblant faire la sourde oreille, se dédisait de ses
engagements formels, auxquels il faut ajouter le Livre Blanc, interdisant aux
Juifs la possibilité de fuir et de se réfugier dans leur pays, qui aurait dû
être indépendant dès les années 20. Inconsciemment, l'élève verra la réalité de
l'Etat d'Israël comme une mouche tombée dans un potage, et dont le commencement
s'est matérialisé sous la forme d'une carte illogique qui défie l'entendement.
D'aucun objecteront que, si cette partie de
l'histoire est passée sous silence, une carte globale du Moyen-Orient et de
l'Afrique du Nord-est montre sans ambigüité la mainmise de l'entité
arabo-musulmane sur la quasi-totalité des terres, et qu'un observateur neutre
et honnête remarquerait immédiatement l'injustice qui a fait hériter les Juifs
de la portion congrue. Mais là, tous ces pays à répétitions, qui reproduisent à
l'infini le modèle monolithique du pays arabo –musulman, chacun étant
littéralement cloné sur le modèle de son voisin, sont présentés au lecteur
comme des entités originales qui ne présentent pas de ressemblances entre elles.
Cette perception est si fortement ancrée dans les consciences que la
répartition figée des alliances militaires, où tous les pays sont
systématiquement contre Israël, n'interpelle plus personne. En Europe, la
France pourra, selon le cas, s'allier ou être en conflit avec la Russie et
l'Angleterre, en fonction des intérêts.
L'iniquité du partage de la région
par l'Europe est trop flagrante pour qu'on y prête attention. Des Juifs, il y
en avait en Egypte, en Irak, en Iran et en Syrie. Il y en avait aussi en
Palestine. S'ils étaient absents en Arabie ou au Koweït, c'est qu'ils avaient
été massacrés par l'apparition d'une religion intransigeante, il y a de cela
1400 ans. Des Musulmans, il y en avait en Egypte, en Irak, en Iran et en Syrie.
Bien entendu, il y en avait aussi en Arabie et au Koweït. Le point délicat,
c'est que presque toutes ces régions ont vu naître des pays indépendants
musulmans, contre un seul Etat juif.
On objectera qu'en Iran, la population
n'est pas arabe mais perse. Ce qui est flagrant, c'es que les mêmes personnes
bien pensantes, pour qui il apparaît comme évident que les différences de
particularités entre toutes ces régions justifient l'existence de plusieurs
pays indépendants les uns des autres, n'appliqueront pas leur raisonnement aux
caractéristiques ethnoculturelles qui peuvent distinguer également les Juifs
d'un endroit à un autre. La rigueur
rationnelle et droite aurait dû exiger la création d'Etats juifs à la frontière
de chaque Etat musulman. Un Etat iranien juif, un Etat irakien
juif, un Etat syrien juif, et, en considérant des régions plus à l'Ouest, un
Etat tunisien juif, etc. auraient dû voir le jour aux portes de chacun des
Etats musulmans. Le monde n'est-il pas en train de s'acharner pour que les
Juifs cèdent une partie des dix pour cent restants de la Palestine pour y voir
un Etat palestinien musulman de plus ? En ce qui concerne l'Arabie, le problème
se pose différemment en raison du génocide précité.
Une dialectique équitable, dans l'état
actuel des lieux, même en renonçant à réparer l'injustice qui fait que
les Juifs n'ont pas tout ces Etats, consisterait à œuvrer pour un processus de
paix visant à rapatrier la population arabo-musulmane hostile présente en
Palestine vers les pays qui leur correspondent: même langue, même religion.
L'Arabie, avec ses 2 150 000 km2 a largement la place d'intégrer les deux ou
trois millions d'Arabes et de Bédouins des territoires libérés par Israël,
ainsi que de ceux qui ont obtenu la nationalité israélienne mais qui haïssent
le pays qui leur a donné tant de droits. Elle n'aurait qu'un peu plus de 20
millions d'habitants, soit trois fois moins qu'en France pour un territoire
quatre fois plus grand.
Pour être en paix avec lui-même, le bon
penseur européen doit choisir entre sa perception de l'équité, et œuvrer dans
ce cas pour l'institution de plusieurs pays juifs, et entre la vision biblique
de la destinée du peuple d'Israël, pour laquelle il n'existe qu'un seul Etat
juif, la Palestine. Si les démocraties occidentales se sentent vraiment perturbées
par cette situation de poudrière ou de tensions durables, elles peuvent opter
pour une politique encourageant le regroupement des populations musulmanes dans
cette immense péninsule désertique qui ne demande qu'à être peuplée et
exploitée.
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