Au début du mois de novembre, une information
incroyable nous est parvenue en direct d'Arabie Séoudite. Le prince Héritier se
serait en effet lancé dans une croisade de purification du pouvoir, jusque là
dans les mains de diverses tendances qui prenaient toujours leurs décisions au
terme de discussions, d'influences et pour ainsi dire selon la majorité. En termes
plus manichéens, on avait une sorte de débat qui rappelle celui des régimes
démocratiques, quand les influents échangeaient entre eux des mots critiques.
M. ben Salman, donc, a pris les devants pour
une purge sans précédent. Une vague d'arrestations, de meurtres et de fuites
vers l'Iran s'est ensuivie. Le plus étonnant et invraisemblable, c'est qu'il
aurait agi au nom de la lutte contre les rouages corrompus de son pays. Les
personnes inquiétées sont aussi bien des princes que des hommes d'affaires
influents, qui tenaient jusque là les rênes du pouvoir. Certains étaient même
versés dans la finance internationale.
D'aucuns se sont dit : enfin, le pays des
coupeurs de têtes se met à émerger, c'est pas trop tôt. D'autres ont trouvé
l'affaire tellement hallucinante qu'ils ont pensé que l'interprétation de ce
qui se passe outre-désert est soit une erreur, soit une mauvaise farce. Or, vu
que le site qui est souvent le premier à nous dire ce qu'il se passe au
Moyen-Orient bien avant les autres, le seul à avoir prémonitoirement mis un
sérieux bémol au printemps arabe, j'ai nommé Debka, se trompe rarement, j'ai
décidé d'aller y jeter un œil.
Il semble en effet que le partage du pouvoir
soit une donnée inconnue en ces contrées, et que ce qui gênait ce roitelet
n'était pas tant la corruption que cette espèce de frein à la dictature
monarchique.
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